MELAY
Melay 52400
------------------------------------------------------------------------
La belle histoire de Melay par M. Daniel Bontemps.
Parution « La Gazette lorraine » N°107, Automne 2017
La belle maison: maison lorraine viticole typique
Le bâtiment abrite sous un même toit les hommes (on ne parle pas des femmes sous wikipédia !), les bêtes et les récoltes.
Dans les régions de la Lorraine traditionnellement dominées par l'activité viticole (vin et vignes), le bâtiment se dote d'une cave voûtée semi-enterrée, avec un accès contre la façade, ce qui a pour effet de relever le niveau principal de l'habitation, d'assainir le rez-de-chaussée et un escalier à perron depuis la rue.
Façade : une porte monumentale pour la grange, une porte plus basse pour l’étable, une porte plus « décorée » pour la cuisine. Pour les grosses fermes et maisons "bourgeoises" le faîtage du toit est généralement parallèle à la rue
Ce type de structure a été adopté après la guerre de Cent Ans, les villages ayant été détruits par la guerre.
Détails :
- « usoir »(espace devant dépôt servant de dépôt aux d'outils agricoles, de fumier et de charrettes ) ;
- le « perché » servant à sécher le bois avec en-dessous la soue;
- la « soue » pour loger le ou les cochons , située en dehors de la grange car le foin et la paille au-dessus des cochons pourrit ;
- la pièce derrière la cheminée « le poil » ou « belle chambre » donnant sur la jardin;
- la « pièce à vivre ou cuisine» avec cheminée, avec une entrée directe avec, généralement quelques marches sur la rue ou la cour, avec dans cette pièce, un lévier (évier)séparé ou non via une porte, des portes sur la grange, sur l'escalier vers les étages et les deux portes de l'alcôve sous l'escalier.
Autre description:
Structure du bâti rural
La plupart des villages traditionnels sont formés d'un « bâti accolé », les habitations contiguës s'alignant de part et d'autre d'une ou quelques voies principales. Cette implantation de type « village-rue » se rencontrant particulièrement en Lorraine voisine est structurée par des maisons dites « bloc-à-terre » et un espace ouvert entre rue et façades, l'usoir. Il en résulte une unité d'ensemble s'intégrant harmonieusement au Paysage. Ce mode d'organisation de l'espace bâti correspond à une vie rurale ancestrale fondée sur des activités agricoles diversifiées de forte composante vivrière.
Usoirs absent à Melay par cause
Architecture rurale traditionnelle
L'architecture vernaculaire répond aux fonctions fondamentales de la Ruralité-traditionnelle locale : autonomie de subsistance, élevage et viniculture. Elle se matérialise par la division du corps de bâtiment en trois volumes principaux : logis, étable et grange. Chacun de ces volumes dispose d'un accès indépendant en façade de rue et souvent en façade arrière. La charpente, parfois complexe, forme une ossature autoporteuse dégageant un grand espace inférieur permettant le cloisonnement en travées d'un seul tenant sur la totalité de la profondeur de la construction. Cette conception autorise en particulier une disposition de l'étable perpendiculairement à la façade de rue pour en faciliter l'accessibilité. L'accès du bétail est dimensionné au gabarit des animaux pour préserver chaleur en hiver et fraîcheur en été, une auge en grès recueillant l'eau de pluie étant disposée latéralement à cet accès pour servir d'abreuvoir. Une seconde auge est disposée à l'arrière du bâtiment pour l'arrosage du potager. Le volume au-dessus de l'étable est éventuellement aménagé en colombier. La grange dispose en règle générale d'un porche à double-vantail dont la hauteur autorise l'entrée d'une pleine charge de fourrage. Pour limiter les déperditions thermiques tout en permettant un accès aisé, le linteau du porche est très souvent cintré, apportant ainsi un bel élément décoratif à la façade. Une partie des combles de cette grange est planchée en mezzanine pour le stockage des bottes de fourrage. L'accès au logis situé entre grange et étable, disposant parfois d'un perron, a une porte fréquemment fenêtrée quelquefois surmontée d'une niche abritant une statuette votive. Comme les autres volumes, la cave est directement accessible côté rue pour en faciliter l'approvisionnement. L'usoir entre façade-avant et rue était en partie occupé il y a peu par un tas de fumier provenant de l'étable dont le volume proportionnel à l'importance du cheptel était un signe extérieur de richesse. La surface-arrière du bâtiment est vouée au potager et poulailler, aux clapiers à lapins ainsi qu'à la soue à cochons. Les murs à double-parement, d'une épaisseur totale de l'ordre de 60 cm, sont montés en moellons de pierre locale (grès ou calcaire) protégés par un enduit-ingélif très enrobant. La toiture est couverte de tuiles plates en terre-cuite de couleur rouge, souvent en continuité avec les maisons mitoyennes. Cette continuité garantissant bonne étanchéité et tenue au vent renforce l'équilibre architectural de l'ensemble.
Évolution du bâti rural
Outre l'effet du processus général d'exode rural, les mutations de l'activité agricole tendant vers la spécialisation ont entraîné la désaffectation, voire l'abandon, de nombreuses fermes traditionnelles. En dépit de la conversion de certaines maisons délaissées en résidence secondaire, cette déperdition n'est pas compensée par les quelques constructions nouvelles à l'écart des groupes d'habitations et dont le bâti ne correspond pas à celui de la trame préexistante. La relative proximité de l'autoroute reliant les Pays-Bas au sud de la France a notamment incité quelques ressortissants néerlandais à racheter des maisons anciennes, permettant ainsi de limiter le dépeuplement et la dégradation du bâti.